Manager

Ca fait quelques mois que je voudrais pondre un billet sur le sujet, mais les idées ne fusent pas quand je m'y mets, et le peu qui me vient à l'esprit ne s'articule pas bien. Sûrement un signe qu'il ne faudrait pas publier ce qui va suivre. Attention les couturières, billet décousu...

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Un jour on lira dans le petit Robert.
Manager: mot masculin et féminin. Désigne une profession qui n'est pas un métier, c'est n'importe qui et ce n'est rien de concret, ça frise le n'importe quoi. Concept vague né au milieu des années 80, cette CSP restera en vogue jusqu'à la moitié du XX1 siècle. Signe particulier: porté par les courants féministes - le concept de "manager" a ceci d'égalitaire qu'il permet aux femmes et aux hommes de comparer ensemble la taille de leurs zizis.

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Ca fait un peu plus d'un an que je gère une petite équipe de 3 personnes - bientôt 6 - et je me disais qu'il fallait laisser une trace naïve sur le blog de ma conception de mon job, histoire de bien rire quand je relirai ca dans quelques temps, sûrement un peu (desab)usé par le temps.

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Je reste la première personne à manager.
Je disais "une équipe de 3 personnes" comme je pourrais dire 4 si je me compte, tant il est vrai que la première chose que j'ai à gérer dans cette équipe, c'est moi même: ne pas m'agacer, ne pas ignorer ce que je ne souhaite pas voir, ne pas oublier ce que je ne veux pas faire, ne pas me cacher, bref ne pas me rendre la vie facile. La "ne pas" attitude du manager... et l'éducation protestante (encore) me direz vous. Le manager partage le même rocher avec Sisyphe: il le pousse en haut de la montagne pour qu'il retombe de l'autre côté, alors inlassablement il redescend le chercher pour le remonter. Sauf que ce n'est pas une condamnation, j'aime ça: "the job is never done".

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Le Manager, une Brita qui te parle
Monter dans la hiérarchie, c'est accumuler des responsabilités et être soumis à une pression du résultat plus forte. Se pose la question du partage: est ce que je redescend le coût de pression à l'équipe? Ou j'encaisse tout et ils vivent tranquillement dans le monde de Bambi? La bonne réponse se trouve dans la bonne balance de ces 2 possibilités. On se rappellera que même dans le monde de Bambi il y a des chasseurs qui tirent pour tuer. Alors en tant que manager, je leur signale quand la saison de la chasse va ouvrir. Les "on va tous perdre notre job si on foire" de mes supérieurs, je les garde pour moi. Les "Untel a merdé grave, il nous fout tous dans la merde" je les partage. Je suis un peu le filtre Brita qui enlève à l'eau du robinet le goût du chlore, mais quand l'eau est dégueulasse, il n'y a pas grand chose à faire si ce n'est de prévenir qu'il va falloir boire en se pinçant le nez.

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C'est comme un QCM de Cosmo: je choisis la réponse qui me paraît mieux correspondre.
On n'attend pas de moi que je dicte les décisions, mais que je m'assure que c'est bien la meilleure décision qui a été prise. Alors je questionne les propositions de mon équipe, je les confronte à des choix, je fais preuve de mauvaise foi - niark niark niark - pour contrarier leur façon de penser. J'entends souvent: "les chefs prennent la mauvaise décision parce qu'ils n'y connaissent rien." Les pauvres, ils doivent surtout avoir une équipe bien faible derrière eux. Un bon manager se fait une bonne équipe, sinon les objectifs ne se remplissent pas. L'effet pervers, c'est qu'il passe souvent pour un feignant du coup. Ce cliché est largement faux - en ce qui me concerne, je suis un feignant, mais je regarde au loin: si je travaille dur, c'est pour m'arrêter tôt. Et je m'arrêterai avant tous ceux qui se la joue feignant, depuis le collège ou le lycée souvent, parce que ça faisait cool. Ces gens qui faisaient aussi semblant d'oublier les prénoms. Quelle bande de cons.

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J'aurais bien choisi "liberté égalité fraternité" mais c'était déjà pris.
J'essaie de développer une culture d'équipe. Le concept tient en 3 mots: analyser, proposer & convaincre. C'est bateau, je sais, mais ca s'applique à toutes les situations, et ça te donne les trois étapes à suivre pour arriver à tes fins. Et puis bon, accessoirement, ca marche.

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Et là j'ai comme une envie de jazz et de vin chaud. que se passe-t-il.