dimanche 25 février 2007

J'ai lu...

... Julien Parme. C'est pas l'auteur du bouquin, hein, c'est le titre. Et aussi le nom du personnage principal. Accessoirement. L'auteur, c'est Florian Zeller. Beau gosse "parisian style", entendez par là les cheveux dans tous les sens et la chemise toujours comme il faut. Beau parleur aussi, dans le sens bon orateur, mais en beau, qui passe bien à la télé et qui vous donne l'envie de lire en passant à la radio. Un cumulard. Le genre de type qui énerve quoi, si vous voyez ce que je veux dire... C'est comme ça qu'il parle le Julien.

Julien Parme est un ado, vous savez cette période de la vie où on aime dire, et se dire, que l'on est un adulte. Famille, amour, école s'emmêlent, posent problème, causent tracas. Bref, ça sent le caca tout ça. D'où la fugue de l'ado. Et comme une fugue, c'est chiant, on prend le temps de se poser de grandes questions... et même d'y répondre. Relou? Sûrement pas! Extrait.

"A quoi pense une femme de son âge? Je veux dire, une femme de facile trente ans. Est-ce qu'elle rêve certains soirs de coucher avec un type de quatorze ans, presque quinze? Parce que moi, autant vous dire que j'ai passé des milliers d'heures dans les bras imaginaires de femmes de cet âge-là. Je sais que ça arrive, parfois. A mon avis, on devrait encourager la pédophilie féminine. Surtout que Mme Thomas avait des yeux magnifiques. Je me suis dit que je devais tenter quelque chose. Dans mes rêves. Je pouvais lui proposer d'aller boire un verre quelque part. Chez elle, par exemple. Si elle hésitait, je pourrais lui dire la vérité: c'était peut-être la dernière fois qu'on se voyait, vu que je comptais pas revenir à L'Institut et que j'étais en pleine fugue. Mais évidemment, j'avais trop les jetons pour ça. A Pigalle, j'osais même pas m'arrêter devant un peep-show... alors proposer un truc de ce genre à une vraie femme, j'y pensais même pas. Enfin si, justement, j'y pensais, mais en sachant que je n'aurais jamais le courage pour ça."

Deux éléments m'ont troublé: la prof de français s'appelle Madame Thomas, citée ci-dessus, la trentaine et plutôt jolie. J'ai connu la même je crois. Ensuite, Saint-Dié-des-Vosges, ça ne s'invente pas. J'ai bien connu et j'imagine la gueule de Julien qui arrive à la gare de Saint-Dié. Sinistre...

C'est un roman tragique d'ailleurs puisque l'histoire de Julien se termine à Saint-Dié. Je ne trahis rien puisque la fin (chronologique) du récit est dévoilée dès le premier chapitre. Comme quoi, on cherche toujours le dernier mot de l'histoire mais c'est ce qui est au milieu qui compte et nous tient en haleine.

A lire!


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