N'importnawak
Verdun, un jour de Novembre 1916.
Bloqué dans un trou de 2 mètres de diamètre, creusé par une bombe allemande. Putain c'est con quand même. Depuis quelques semaines maintenant, on reprenait le dessus sur les Friedolins, à regagner du terrain.
Et voilà qu'aujourd'hui je me retrouve coincé, seul, dans un trou humide, allongé pour éviter les balles qui sifflent, les mains scotchées à mon fusil. Bienvenue à Verdun. C'est con mais "mon séjour" en Meuse m'a fait croire en Dieu. Parce que c'est un carnage, parce que je vis, encore. Alors je prie. Je prie pour que les allemands qui battent en retraite ne me voient pas allongé, et puis aussi pour qu'aucun d'entre eux n'ait l'idée de jeter sa grenade à manche dans mon trou.
En même temps, ce qui est bien à Verdun, c'est que la pluie ne laisse aucun répit aux hommes et à la terre, alors on est tous dans le même bain de merde, la boue nous coule jusque dans les yeux. Ça pique au début mais on s'y fait, par contre, tu t'imagines bien qu'on ne voit presque rien. Alors si je reste tranquille dans mon trou humide en attendant que les teutons se cassent et que mes renforts arrivent, ça peut le faire. Je pense à Pierre, Bernard et Gérard qui sont morts il y a quelques mois, un peu comme ça, isolés du groupe, à attendre que ça se tasse parce que se lever, c'était se coucher 2 secondes plus tard. Se coucher à vie parce qu'on est mort.
Alors je suis là, dans mon trou, "mein Loch", et je me dis, et je me dis
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"Putain mais pourquoi j'ai oublié ma DS dans la tente!!!!!!!!!!!"
2 Comments:
c est beau c est bien dit, mais ce n ai qu une infime partie de la boucherie en plus les pauvre n avaient même pas de DS, cruauté.Kenshiro
Jedem das Seine ....
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